Lettre ouverte à un frère et autres, parce que l’heure est
très grave.
La souveraineté pleine et entière ou la mort !
Jai eu pendant très
longtemps cet espoir chevillé au corps et à ma vision de nôtre nation. Une vision
qui cristallise le Respect de l’Humain, l’Honneur de Peuple, la Responsabilité
pleine et entière pour la nation
martiniquaise, que je résume par ce concept : « La souveraineté
optimale ».
Aujourd’hui donc, on
nous intime l’ordre, de mettre en lieux et places du conseil général et du conseil
régional, la collectivité territoriale de
Martinique, il n’y a là rien de respectueux, rien de l’Humanité à laquelle nous aspirons, il n’y a rien d’honnête envers nôtre peuple et bien évidemment aucune
initiative ou tentative qui tendrait à
nous aiguiller vers une responsabilité aussi minime soit elle.
Je n’y vois qu’un mépris de plus pour le
peuple martiniquais, quant à cette caricature de la responsabilité. En effet, rappelles toi, depuis les années 80 nous avions réclamé de manière assidue, au sein de multiple réunions l’assemblée
unique pour la Martinique ; qui n’a jamais vu un début de
réalisation. Et, aujourd’hui, on nous
somme d’accepter cette collectivité
unique qui en réalité ne sera que la chose de l’Europe dans sa stratégie hégémonique.
C’est donc en pleine réflexion sur nos possibilités de faire un bilan général
(un état des lieux) sur près de 70 années de départementalisation (69
exactement), que j’apprends, que nous,
écologistes - souverainistes déciderions de contribuer à une 3ème force.
Dois-je en conclure que, à chaque occasion où
il nous est possible de faire peuple, nous tombons dans le piège
(zatrap) du colon. « L’oppresseur
qui ne perd jamais une occasion de faire les nègres se bouffer entre eux, utilisera
avec un rare bonheur l’inconscience et l’ignorance qui sont les tares de la
grande masse (lumpen- prolétariat) cf.
les damnés de la terre de Frantz Fanon.
J’avoue que j’ai été plus que surpris d’apprendre que, écologistes et
souverainistes, nous voudrions nous engager dans cette bataille. Quant à moi,
Je pense, et je crois, que je me fais le porte parole de beaucoup de martiniquaises
et de martiniquais ; qui restent persuadés qu’il y a beaucoup mieux à
faire en pays Martinique. Je signale qu’a
mon humble avis, il serait beaucoup plus utile de mener de vraies luttes pour
la souveraineté politique, économique, culturel, etc… Qu’il est beaucoup plus
urgent de reprendre le leadership (au-dessus des partis) pour secouer cette conscience en état pathologique de sommeil
profond et prolongé de notre jeunesse martiniquaise que le pouvoir colonial français pousse vers
le désespoir la délinquance ou l’expatriation. Assurément il y a mieux à faire
pour notre peuple. Ne nous compromettons plus avec ce colonialisme qui se cache de façon rampante sous le manteau
de la démocratie. Pourquoi devrions-nous encore et toujours nous accommoder de ce
colonialisme reptilien ; nous savons mieux que beaucoup d’autres que les promesses du colon ne sont en
réalité que des facéties pour amuser les naïfs. Car le colon est réfractaire à
l’idée que cet être vaincu et avili qu’est le colonisé puisse être autre chose,
que sa chose. Ce que nous demande en réalité la France, (cette France qui ruse avec
ses propres principes…) incapable de régler ses propres problèmes, de sdf,
de chômage, de décroissance financière étant entendu que cette France, est sous
la tutelle de la finance internationale. Ce qu’elle attend de nous c’est que
nous soyons de gentils serviteurs tenant
à la main la petite burette d’huile et verser chaque fois qu’elle le
désir, la petite goute nécessaire au bon
fonctionnement de l’engrenage de l’illusion. Avons-nous donc oublié
« les bons conseils » de Pierre Messmer pour la Kanaky, (lettre du 19
juillet 1972). Oui, si cette France là
tient à garder la Martinique c’est bien pour permettre à ses propres enfants de
remplacer les derniers martiniquais que nous sommes, ouvrons donc les yeux,
tout est déjà en place pour que puisse s’accomplir le génocide. (Qui peut mieux tisser une toile
d’araignée que l’araignée elle-même). Cette France coloniale observe, analyse et comprend chaque geste, chaque
émotion, chaque battement de cœur. N’est ce pas cette France là qui maîtrise
notre santé, notre éducation et le juridique qui lui sert à nous ridiculiser
aux yeux de la planète entière.
Cette France qui a aussi la parfaite maitrise de la division
entre ses colonisés. Cette France qui
sait mieux que nous, utiliser notre proverbe : kod yanm ka maré yanm .
Elle le sait, cette France là qu’il lui
suffit de lancer une boîte de sardine vide et rouillée pour qu’aussitôt ses
colonisés se jettent la dessus et se battant à qui pourra l’attraper, tout en
sachant que cette vieille boite est bien vide et rouillée. Et voila, dis le
colon : nous sommes tranquille pour encore cinq siècles. Mais de
martiniquais il n’y en aura plus. Souvent on nous rétorque, « mais enfin
le monde est un grand village », dans ce cas pourquoi ne pas laisser circuler
librement les djihadistes et autres fous
de Dieu.
Aurions nous donc décidé de nous embarquer dans ce carnaval
qui ne nous mènera à rien de sérieux et encore moins vers de nouveaux
horizons ? Le colon nous l’a dit maintes fois, tout est verrouillé,
cadenassé. Tant que nous serons dans ce système nous serons toujours ses
prisonniers. Toi le leader qui a guider cette avancée vers la souveraineté,
crainte pour certains et espoir pour
beaucoup d’autres, tu te laisserais embrigader, réquisitionner et donner
caution à cette démarche ?
Toi, qui as su mener avec maestria les plus nobles combats
pour notre Martinique, toi qui a su expertiser mieux que quiconque la nature de
notre nation martiniquaise, toi l’écologiste qui a su générer tant de valeurs
pour le peuple martiniquais, toi qui a formé tant de femmes et d’hommes de ce
pays – ci. N’as-tu donc pas compris que
le colonialisme, de cette France là ; ne permettra jamais (nunca, never)
aux dominés que nous sommes de prendre, de par nôtre propre vision politique ;
nôtre pleine et entière responsabilité dans cette nation qui n’est qu’un appendice
sous domination du colon, et de ses multiples sous -traitants. Tant que c’est eux qui organisent les règles du
jeu et, qui décident toujours, du moment
et de l’heure ; dans un tel cas
nous serons toujours et à perpétuité les
perdants. Il convient aujourd’hui de laisser les fervents assimilationnistes
s’occuper à gérer les affaires du colon.
Laissons-les donc tenir la petite burette d’huile afin de
verser la petite goute à chaque fois, pour permettre à la machine coloniale de
continuer son œuvre de broyage de colonisés formatés dans une vision contraire à notre propre réalité.(La malédiction la plus commune en cette
matière est d’être dupe de bonne foi d’une hypocrisie collective, habile à mal
poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte.
(Aimé Césaire)
Et, moult fois tu l’as démontré et si bien démontré que
beaucoup d’entre ceux qui te combattent aujourd’hui se sont empressés de te copier, de te plagier pour arriver à leur fin. Les
zanzolages, trahisons et égocentrismes sont figures de proue dans cette lutte
fratricide. Ce que nous propose en
réalité cette France dans l’incapacité de résoudre ses propres
problématiques ; c’est sa vieille boite vide et rouillée dans laquelle il
n’y a, nonobstant la rouille, rien
d’autre, cette France là, a la certitude
que les sous- hommes que nous sommes vont se précipités là-dessus en se
combattant à qui y trouverait le vide. Mais comment peux-tu supposer, comment pouvons-nous donc imaginer qu’en entrant dans le ventre du
monstre nous serions plus aptes à nous défaire de notre enfermement colonial.
Le monstre est programmé depuis cinq siècles à digérer tous ceux qui tentent
cette démarche. Même le nègre fondamental, malgré toutes les postures qu’il a du adopter,
nôtre grand Césaire a reconnu avec un réalisme surprenant vers la fin de sa
vie, que sous la domination de ce système nul ne peut vivre pleinement sa
liberté mais, seulement survivre avec
l’accord tacite du dominateur. Laisses donc, laissons ces
assimilationnistes : « autonomistes – « indépendantistes-intégrationnistes »
se coltiner pour gérer les intérêts de leur mère-patrie ;
ceux-là qui
nagent perpétuellement dans un pharisaïsme des plus abjects et qui engendrent
des effets toxiques sur une réflexion saine et constructive, au dessus des égos
surdimensionnés. J’affirme que nous avons beaucoup mieux à faire que de nous
occuper de l’habitation pour renforcer l’arrogance du colon.
Dois-je donc jeter Fanon ? Devons-nous jeter Fanon en
enfer, quand il nous dit : « la
grande nuit dans laquelle nous fûmes plongés il nous faut la secouer et en
sortir…ne perdons pas de temps en stériles litanies ou mimétismes
nauséabonds. Quittons cette Europe (là) qui ne finit pas de parler de l’homme tout en le massacrant (…) à tous les coins du
monde ». Et, quand on nous
dit : il nous faut ensemencer nos propres sillons pour en récolter
le meilleur), est ce donc une vision erronée ? Non,
rien n’est perdu pour celui, pour ceux
qui savent investir une stratégie revivifiante. Ni article 73, ni 74, ni
collectivité unique d’enfermement pour le Peuple de Martinique. Sans nostalgie
aucune de ces fabuleuses années : 70,
80, 90, qui ont fécondées notre réflexion et vivifier nos luttes, même si elles
n’ont pu aboutir à la souveraineté, mais il nous reste cet ultime combat à
mener pour la préservation du pays Martinique et de ses écosystèmes, pour le
peuple martiniquais. Car : il est
impossible de s’épanouir dans un Paradigme qui n’est pas nôtre ! C’ est pourquoi, j’en appelle
à un véritable
et authentique état des lieux !
Si, aujourd’hui je m’érige en lanceur d’alerte, et, si je lance ce cri d’alarme c’est bien pour
nous repositionner sur nos valeurs fondamentales que nous avons définis et qui
doivent imprégner toutes nos décisions et nos réalisations, car, il serait
inconvenant de demeurer dans un immobilisme contemplatif. Rejetons avec la plus
grande fermeté ce « syndrome d’Ariel »
qui nous pousse à trouver quelque qualité à Prospéro. Nous savons aujourd’hui, que
l’essentiel est
de ne pas participer au carnaval des autres.
Juste un petit rappel, La Martinique de demain
sera : Etat un Souverain.
Une Méta Nation…Une Eco-Société, ou sera néantisée.
Akân Samoré
Nota bene : Dès les années 70, Vaclav Havel dans son
ouvrage « le pouvoir des sans pouvoir » exalte le réveil de la
société civile. Bien avant lui, pourtant, nous avions compris l’impérieuse
nécessité de créer des structures parallèles à celles du pouvoir français en
place. Donc un contre pouvoir ayant une telle efficacité à contrer les dérives
colonialistes.
Donc l’ASSAUPAMAR fut dans un contexte difficile la mieux
équipée pour effectuer la légitime lutte de contre pouvoir ; cette
légitimité serait-elle tombé en désuétude ? Pourquoi vouloir nous perdre
dans de tel piège qui engendra que
discrédit à nôtre encontre ?
Quelques extraits tirés de la lettre de Guy
Cabort-Masson à Aimé Césaire, le/02
juin 1981.
Entêtement dans l’erreur « Vous
vous êtes satisfait de la douillette vie parlementaire français tout juste
satisfait de prononcer quelques discours d’autant plus brillants qu’ils
n’empêchaient en rien l’entreprise de décervelage de la population
martiniquaise…
Votre échec ? Non,
et prudemment, vous tirez votre épingle du jeu colonial… Ce serait les français, attention, pas tous, la
droite ! La seule responsable ! Certes le devoir du colonialiste est
de coloniser, mais le peut-il sans la neutralité ou/et le zèle des élites du
pays colonisé ? La France pourrait-elle maintenir son emprise, appliquer
sa politique rétrograde s’il n’y avait la complicité des élus de tout acabit…
L’histoire de la
décolonisation est précisément l’histoire des élites ayant refusé de jouer le
jeu du colonisateur...
Ici comment taire nôtre
déception ?
…Qu’e persévérance
dans le mensonge ; absurde
prétention de ne s’être jamais
trompé ; bref chez vous des pontifes plus que jamais pontifiants…
Sera-ce une liberté de
plus que de voir plus souvent à la télé, sur France-Antilles nos assimilés de gauche à côté de ceux de la
droite traditionnelle ? Discours identiques à quelque nuance près…
Il y a lieu d’avoir
honte lorsqu’un seul Martiniquais vote, quelle que soit l’élection en cours,
car toute élection est voulue par le colonialisme et au profit du colonialisme…
La preuve est que nos
élus, tous sont de par leur fonction et pouvoir sous tutelle, des agents de
l’alimentarisme colonial, des agents de l’Etat français…
Lorsqu’on vote à 90%
pour Césaire, Gratiant ou Marie jeanne on fait que légitimer l’Etat français…
Incroyables élites qui,
par une pirouette, gardent leur bonne conscience en montrant du doigt le
« peuple »…
Comme en 46
on se replonge avec délices dans l’abandon de soi entre les bras de la
République française.